S1E2 L’angoisse nocturne chez l’adulte.

Les symptômes de l’angoisse nocturne ne sont pas les mêmes en fonction qu’il s’agisse d’un enfant ou un adulte.

En effet, un adulte peut avoir une conception plus mûre des événements qui le concernent et tenter de maîtriser ses émotions.

À contrario un enfant rentre plus facilement dans cette émotion, sans arriver en toute bonne foi à contrôler l’angoisse initiale pour ce qu’elle est.

Pour faire simple, un adulte tentera de se raisonner par rapport à son angoisse nocturne et tentera de s’en accommoder, bien que cela soit difficile et douloureux. Alors qu’un enfant sera beaucoup plus rapidement livré à lui-même et cherchera des ressources à l’extérieur. Tout devient donc une question de symptômes de l’angoisse nocturne.

Quels sont les différents facteurs ou symptômes de l’angoisse nocturne chez l’adulte ?

Les symptômes de l’angoisse nocturne sont le plus souvent les symptômes de l’angoisse elle-même : 

  • – une difficulté à respirer 
  • – des troubles cardiaques (arythmie cardiaque)
  • – un sentiment d’oppression de la cage thoracique
  • – une transpiration plus ou moins abondante
  • – une altération de l’humeur
  • – des difficultés à déglutir (avaler sa salive, gorge serrée ou sèche)
  • – des tremblements des mains, de la tête ou des jambes
  • – une incapacité à objectiver
  • – une boule à l’estomac ou la sphère abdominale
  • – des maux intestinaux

Et enfin cette fameuse “peur d’avoir peur”.

Ces symptômes d’angoisse sont aggravés par d’autres maux très spécifiques à l’angoisse nocturne. Cela signifie que la personne victime d’angoisses nocturnes est souvent angoissée bien avant d’aller se coucher. Ainsi cette personne s’angoisse à l’idée même d’aller dormir, et elle à toutes les raisons d’avoir peur de s’endormir d’une part, et toutes les raisons d’être angoissée si alors qu’elle sait ne pas trop souffrir de problèmes d’endormissement, elle a déjà l’idée de se réveiller plusieurs fois dans la nuit de façon ponctuelle et récurrente épuisée.

Quelles sont les conséquences de l’angoisse nocturne chez l’adulte ?

La plupart du temps, les personnes essaient de se raisonner en essayant de se convaincre que, ce soir-là, cette nuit-là, elles vont s’imposer de s’endormir sans peur et vont dormir.

Elles essayent de s’auto suggérer que tout va bien aller, et que si c’est une méthode courageuse, le plus souvent elle est improductive et ne participe pas à vaincre l’angoisse nocturne.

L’autre méthode la plus habituelle consiste à prendre des médicaments pour lutter contre l’angoisse et plus particulièrement des somnifères ou des anxiolytiques. Là aussi, si c’est une méthode intéressante qui ne fait que diminuer le symptôme, ce n’est pas le meilleur traitement contre l’angoisse nocturne.

De fait, tous les symptômes de l’angoisse nocturne évoqués précédemment risquent d’être aggravés. En effet, quand vous n’arrivez pas à vous endormir après avoir si longtemps redouté d’aller vous coucher et puis que courageux vous allez quand même vous coucher, vous allez sentir que votre sommeil vous prend mais vous allez vous réveiller d’un coup, pris dans une torpeur incroyable, envahit d’angoisses aussi bien pénibles que soudaines et incomprises de vous.

L’angoisse nocturne vient donc de se réveiller à son tour et le risque pour vous d’être confronté à une crise d’angoisse est imminent. Dès ce moment, vous allez être confrontés à des syndromes psychiques et physiques d’angoisse nocturne. Vous allez sentir la peur vous envahir, et cette peur ou angoisse, va être d’autant plus importante que le silence de la nuit, cet environnement calme et silencieux, voir trop silencieux et cette solitude vont vous oppresser.

Or, plus vous lutterez, pire sera votre problème. Ainsi un adulte va tenter de créer des activités occupationnelles pour se départir de son angoisse nocturne, tout en étant en colère contre ses proches, qui eux dorment bien.

L’adulte se sentira éventuellement victime car il pourra penser et être convaincu que personne ne s’occupe, ni ne s’intéresse à lui. Cet adulte pourra se sentir abandonné, comme livré à lui-même, ce qui participera bien évidemment à aggraver ses symptômes, donc son angoisse.

Au fur et à mesure du temps, l’adulte victime d’angoisses nocturnes, pourra souffrir de dépression, de phobies, de troubles obsessionnels compulsifs voire de troubles anxieux.

Et dans l’intervalle, le risque est grand que cette même personne qui souffre d’angoisses nocturnes, souffre d’épuisement physique, de symptômes de stress, déséquilibre émotionnel lié à son épuisement tant physique que psychique.

C’est un tableau clinique peu encourageant, mais à propos duquel il existe des solutions. 

Comment soigner l’angoisse nocturne chez l’adulte ?

Au-delà de ce qu’il est convenu d’appeler la méthode Coué, l‘autosuggestion qui consiste à tenter de se convaincre que vous allez dormir, la plupart des adultes victimes des symptômes d’angoisse nocturne ont comme second réflexe de se précipiter chez leur médecin afin que leur soit prescrit des médicaments.

Si une telle démarche se comprend humainement, elle participe à maintenir le problème bien qu’elle contribue à apaiser les symptômes. En effet, le risque induit n’est-il pas de devenir accro aux médicaments comme les benzodiazépines, d’en devenir dépendant au point de ne pouvoir envisager une nuit sans sommeil sans avoir pris une petite pilule.

Il existe des méthodes que d’aucuns pourraient considérer comme alternatives, mais qui ont prouvé leur efficacité en matière d’angoisse nocturne. 

Depuis la création de mon blog, j’essaye de vous expliquer la nécessité de fonctionner de façon paradoxale, je vous invite à lire l’article “En quoi la thérapie comportementale est-elle la plus adaptée pour soigner angoisses et crise d’angoisses”.

Si des méthodes rationnelles pouvaient vous aider à assurer un traitement efficace et durable de l’angoisse et de l’angoisse nocturne vous le sauriez déjà et vous ne seriez pas en train de lire cet article.

De fait, il existe deux méthodes comportementales pour soigner l’angoisse nocturne. Deux solutions.

  1. La première solution consiste à rentrer dans le problème de l’angoisse nocturne plutôt que de l’éviter. Voici comment cela fonctionne : 
  • Deux heures avant d’aller vous coucher, vous allez vous isoler dans une pièce, la chambre à coucher étant la pièce la plus idéale.
  • Vous allez vous coucher sur le dos, les bras le long du corps et les bras allongés devant vous.
  • Vous fermez les yeux et vous commencez à imaginer le pire. (Référez-vous à l’article sur “Gérer l’angoisse: 1 truc génial pour retrouver confiance”)

Cette pratique du pire va consister à imaginer la pire nuit de cauchemar que vous puissiez subir, tout en imaginant combien vous allez souffrir, combien aucune solution ne pourra vous permettre de ne plus souffrir d’angoisse nocturne, puis combien vous serez durement affecté par cette nuit sans sommeil. Je vous invite à ce propos à penser à toutes les conséquences du lendemain à propos de votre travail, votre vie affective, vos relations sociales.

Au bout de 10 minutes de ce traitement particulier de votre angoisse nocturne, vous arrêtez l’exercice, puis vous vous levez tranquillement et vous vaquez à vos occupations jusqu’à l’heure de votre coucher. 

  1. La deuxième solution, c’est que 15 minutes avant d’aller vous coucher: 
  • vous prenez une feuille de papier et vous notez dessous tout ce qui vous passe par la tête au moment même où vous écrivez. Essayez d’être le plus spontané possible dans votre écriture et ne cherchez pas à en contrôler le contenu. 
  • Peu importe ce que vous écrivez, tout ce que je vous suggère de faire c’est d’écrire et de lâcher de l’information.
  • Quand vous aurez le sentiment d’être allé au terme de ce que vous pensez à ce moment-là, vous déchirez la feuille, la jeter et enfin vous allez vous coucher.

Que se passe-t-il si je n’arrive pas à dormir ?

Ne parlez pas de ce que vous ne savez pas alors que vous n’avez pas encore essayé cet exercice. Essayez de me faire confiance et si votre angoisse nocturne persiste alors je vous invite à suivre cette solution bis.

Imaginons que vous vous réveillez 15 minutes après vous être endormi, imaginons qu’il est 22h30, et plutôt que de passer votre temps à vous réveiller au risque de réveiller éventuellement la personne qui dort avec vous, vous vous levez et vous écrivez sur une feuille tout ce qui vous passe par la tête. Peu importe le temps que cela vous prendra, comme vous n’avez plus rien à écrire, vous vous arrêtez, déchirez la feuille et vous retournez vous coucher imaginons, aux alentours de 23h.

Si à 23h15 vous ne dormez toujours pas, soit 15 minutes après vous être couché, alors vous recommencez l’exercice puis vous retournez vous coucher.

Imaginons maintenant qu’il soit 23h35 quand vous vous recouchez. Si vers minuit vous ne dormez toujours pas, vous vous relevez et vous refaites le même exercice et ainsi de suite en augmentant le temps d’éveil de 5 minutes à chaque fois, jusqu’à ce que vous dormiez.

Alors effectivement peut-être que vous allez vous endormir à 3 heure du matin, mais vous finirez par vous endormir. Ensuite faites ces exercices jusqu’à réguler votre sommeil dans une amplitude qui vous convienne et qui facilitera l’arrêt de votre angoisse nocturne.

Maintenant je vous souhaite une bonne nuit.