S1E3 L’exercice du pire
Aujourd’hui je vais vous parler d’un exercice un petit peu particulier qui va vous permettre de traiter, voire d’éliminer totalement vos angoisses, d’en reprendre le contrôle et cet exercice s’appelle l’exercice du pire et vous allez comprendre pourquoi.
Cela fait sans doute longtemps que vous cherchez une solution à votre problème d’angoisse et si ça n’était pas le cas vous ne seriez sans doute pas ou entrain de lire le blog ou d’écouter ce podcast à propos du traitement de vos angoisses, et sans doute aussi avez vous parcouru biens des articles, lu biens des blogs, ou écrit dans beaucoup de forums pour ne toujours pas arriver à contrôler votre angoisse ou vos crises d’angoisses. Et entre tous les conseils et les autres suggestions appuyées qui vous disaient « faites comme ci, faites comme ça » si vous arrivez à trouver des ébauches de solution, aucune ne rencontre vraiment vos suffrages pour vaincre l’angoisse dont vous êtes victime.
Comme fort peu de français, vous avez aussi peut-être consulté un ou plusieurs psy, c’est long, sans doute direz-vous que c’est cher, ou à tout moins pas nécessairement dans vos moyens, et la culture française accordant la primeur à la psychiatrie de ville, il vous est sans doute arrivé de consommer bien des médicaments du type anxiolytique ou antidépresseur et avec le temps vous auriez aussi sans doute compris que si ces médicaments peuvent parfois apaiser votre angoisse, cela ne participent qu’à diminuer les symptômes d’angoisse, lesquels se feront forts de revenir quand vous cesserez de prendre ces mêmes médicaments que votre médecin vous aura prescrit.
Vous n’avez aucune envie de devenir dépendant de ces médicaments et en plus d’avoir pris acte de tous les effets secondaires pour en avoir été victime, alors loin de moi l’idée de me comporter comme un extrémiste anti-médicament, mais avouez quand même que ces médicaments ça n’est pas la panacée universelle.
Vous continuez à chercher, désespérant peut-être de trouver une solution efficace et durable. Or, j’ai bien une solution pour vous afin de traiter votre angoisse, mais je crains qu’elle ne vous déplaise voire qu’elle suscite en vous la plus grande des méfiances.
Je me lance quand même, et ce dont je vais vous parler pour mettre un terme définitif à l’angoisse est un exercice paradoxal, très spécifique à l’approche comportementale.
Cet exercice s’inscrit dans une stratégie de résolution de problèmes d’angoisse progressif. Il ne s’agit donc pas de le pratiquer de manière gâchée ou quand l’envie vous en prend.
Et afin que cet exercice contre l’angoisse ait le plus d’effet possible, il convient de respecter les consignes pédagogiques que vous trouverez un peu plus bas dans l’article et plus loin dans ce podcast.
Cet exercice si particulier est donc “l’exercice du pire”. Accrochez-vous car l’exercice est un de ceux utilisés dans l’approche stratégique et systémique de Palo-Alto.
Donc, cet exercice contre l’angoisse est connu comme celui du pire. Comme je l’exprime très souvent, nul n’est besoin de contrôler les incontrôlables. Vous payez bien cher votre désir compréhensible et légitime de reprendre le contrôle de votre cerveau comme de vos comportements, et partant de votre angoisse. Afin de reprendre le contrôle de votre angoisse et pour ne plus en souffrir, vous avez sans doute mis en place des stratégies d’auto conviction, qui ne font qu’aggraver la dite angoisse et malgré vous et vos efforts.
En agissant de façon rationnelle, c’est comme si votre cerveau se disait que vous ne comprenez pas les informations qu’il vous donne. Ces alertes constituées par vos angoisses ont pour vocation de vous demander de vous comporter de manière adaptée, c’est à dire de réguler votre système émotionnel lorsque vous êtes face à une situation, qu’elle soit passée présente ou à venir, soudaine ou non, prévue ou pas et qui dans tous les cas vous fait souffrir puisqu’elle génère de l’angoisse.
Sur la foi des éléments constituant votre personnalité, la construction de la personnalité est un élément que je développe dans l’un des articles du blog. Votre cerveau sait que vous n’avez pas forcément les moyens naturels d’affronter une situation puisqu’il sait, fort de vos réactions postérieures, que cela vous est difficile et douloureux. Il va donc augmenter vos niveaux d’angoisse jusqu’à ce que vous ayez un comportement adapté.
Cela ne signifie pas que vous êtes incompétent à contrôler une situation, mais que vous êtes confronté à un blocage qui vous échappe malgré vous, et qui s’exprime au travers de vos angoisses ou vo crises d’angoisse. Ce blocage est lié à une situation que vous avez vécu sans doute comme un traumatisme, et qui génère d’ailleurs depuis la peur du jugement et des auto-injonctions.
Les auto-injonctions sont les ordres que vous vous donnez à vous-même, pour vous protéger de l’échec et pouvoir réussir. Et ce d’autant plus que, vous n’avez bien évidemment pas souhaité avoir ce type de problèmes, et avez toujours tout fait à votre sens, pour être à la hauteur des exigences dans tous les domaines de votre vie.
Cependant, face au renouvellement constant de votre traumatisme, et pour que vous affrontiez une situation en utilisant vos ressources, et alors que vous avez peur de souffrir, votre cerveau va sécréter des doses importantes d’adrénaline qui sont juste l’expression d’un danger. Et comme vous avez du mal à appréhender les situations que vous redoutez, plus vous vous débattez, plus vous essayez de contrôler, plus votre cerveau comprend votre difficulté et plus il maintient son niveau d’alerte ou l’augmente.
Les comportements que vous adoptez pour contrôler votre angoisse, sans succès il est vrai, repose sur ce que l’on appelle des tentatives de solution. De fait, alors que vous voulez tout contrôler vous avez perdu le contrôle du contrôle et le prix à payer pour vous, c’est justement l’angoisse.
Une tentative de solution, une TDS, est le comportement que vous adoptez pour contrôler un problème, mais ces tentatives ne fonctionnent pas ou plus et il est fort probable que dans votre cas, comme dans la plupart des cas, vous n’ayez de cesse de vouloir contrôler tout ce qui vous concerne par peur d’échouer ou par manque de confiance en vous.
Vous vous employez donc à tout contrôler avec la crainte récurrente de ne pouvoir satisfaire vos objectifs, ce qui participe évidemment à vous en éloigner. Jusqu’à lors vous avez tout fait pour essayer de contrôler, jusqu’au jour où tout a basculé.
Et c’est donc cette sensation de peur permanente, cette angoisse permanente que nous allons tenter de faire diminuer grâce à l’exercice du pire.
Ainsi progressivement vous pourrez retrouver confiance en vous, être moins réactif, plus posé, donc beaucoup moins stressé voire plus du tout anxieux.
En bref, cet exercice va vous aider a être plus au fait de vos limites et vous devriez plus aisément les entendre et les respecter. Vous allez donc progressivement apprendre à vous affirmer. Ceci étant dit, à propos de l’exercice, il y a des consignes préalables et importantes.
Vous pouvez satisfaire à cet exercice dans les cas suivants:
- – les cas d’angoisses récurrentes en général
- – en cas d’angoisse ponctuelle
- – en cas d’anxiété persistante ou de trouble anxieux
Pour que les choses soient claires, je vais prendre l’exemple d’un patient pour illustrer et vous aider à comprendre.
Depuis plusieurs mois, ce patient que j’ai vu il y a des années maintenant, entretenait une relation sentimentale avec une femme. Ils s’étaient connus plus jeunes puis perdus de vue. Le temps avait fait son œuvre, chacun des deux avait divorcé et avait vieilli, elle plus particulièrement avait vu des rides apparaître sur son visage et de façon assez prononcée.
Ces rides étaient pour partie liées à son addiction au tabac, et lui en avait fait un objet phobique qui lui rappelait le temps qui avait passé et à propos duquel ni lui ni elle, n’avait pu profiter. Et cela lui rappelait à lui, tout ce temps où il avait entretenu des relations conflictuelles avec son ex-épouse.
À chaque fois qu’ils étaient ensembles, lui était dévoré par ses émotions, qui le faisait se focaliser sur ces rides qu’il ne supportait pas.
Il en était venu à éviter de voir cette femme qui pourtant il aimait, parce que parfois son angoisse d’être confronté à son objet phobique, les rides, le sidérait d’angoisse. Ce qui rajoutait à son angoisse puisque cela s’éloignait de l’être aimé. Et quand finalement ils prenaient rendez-vous, lui était rongé par l’angoisse devant la porte par exemple du restaurant, dans lequel ils avaient rendez-vous.
Ce monsieur a donc bénéficié de cet exercice, comme d’autres exercices intégrés dans la stratégie et que vous pourrez utiliser pour des angoisses ponctuelles etc.