S2E6 La phobie d’impulsion – Définition et traitement de la phobie d’impulsion

Aujourd’hui on va parler d’une phobie un peu particulière : c’est la phobie d’impulsion.
Alors je vais vous expliquer ce qu’est une phobie d’impulsion, en quoi et comment on peut parler de phobie d’impulsion et à quoi ça correspond, et comment on peut traiter/soigner ces problèmes de phobie d’impulsion.


Et pour ça je vais m’appuyer, mais de façon rapide, sur un cas qui est celui de Madeleine, qui est une jeune femme qui est venu un jour me consulter au cabinet à Paris, et quand je vois cette femme, je la trouve d’une douceur assez extraordinaire, mais en même temps elle a l’air effacée et discrète comme si elle avait peur de déranger ou de me déranger. Je trouve qu’elle a, quand elle arrive, le visage assez fatigué, j’ai l’impression qu’elle sort d’une nuit de sommeil un peu agitée. Alors agitée dans le sens où elle n’aurait pas dormi, elle tremble un peu, elle a la voix mal assurée, elle s’assied avec une certaine difficulté avec une certaine hésitation comme si encore une fois elle avait ou peur de déranger ou de mal faire. Et j’ai à ce moment-là l’impression de recevoir quelqu’un qui est rempli de honte ou de culpabilité, d’ailleurs je découvrirai plus tard que c’est le cas parce que Madeleine s’en veut terriblement parce qu’elle souffre d’une phobie très particulière qui est justement la phobie d’impulsion.


Alors qu’est-ce que c’est qu’une phobie d’impulsion ?
Alors dans cette appellation il y a deux mots quoi apparaissent : il y a le mot phobie et le mot pulsion.
Alors comme vous l’aurez compris, une phobie c’est une peur, une angoisse, c’est la peur de souffrir de quelque chose dont on n’a pas nécessairement idée. L’angoisse est le plus souvent liée à un évènement que l’on redoute ou à une situation que l’on craint sans que l’on sache de façon précise ni pourquoi ni comment. Ce type de stress est donc la conséquence d’une perception irrationnelle qu’il est très difficile de contrôler, et c’est pour ça qu’on l’appelle la phobie d’impulsion.
La pulsion repose sur un désir, une nécessité impérieuse que l’on a toutes les peines du monde à maîtriser. Alors nous avons tous des pulsions dans tous les domaines de notre vie, alors par exemple au risque de vous choquer, on peut tous avoir envie de tuer notre voisin par exemple, quel qu’en soit la raison, à ceci près qu’il nous appartient bien évidemment de contrôler cette pulsion.

D’où l’idée de pulsion et par extension de phobie d’impulsion où s’opposent deux phénomènes : un désir ardent et la maîtrise du passage à l’acte. Et entre les deux, il peut donc y avoir un fossé ou un seul geste.
La phobie d’impulsion résulte donc d’une envie irrépressible ou très difficilement contenue du désir d’un passage à l’acte dont on sait qu’il est grave au sens de ses conséquences. Et la phobie d’impulsion résulte donc de ce désir pulsionnel associé à la peur du passage à l’acte. Et sachant que la phobie d’impulsion est plus généralement orientée vers des personnes pour lesquelles nous éprouvons des sentiments nobles et positifs comme par exemple l’amour.

Alors en quoi la phobie d’impulsion est-elle le désir irrépressible de faire du mal ?
Alors quand je dis « désir irrépressible de faire du mal », je sais que je vais ou je risque en tout cas d’en choquer un certain nombre, puisqu’on ne peut pas, a priori quand on est quelqu’un de normal et de sensé, avoir envie de faire du mal à quelqu’un. Alors il ne s’agit pas de la réalité d’un désir en soi, mais de la sensation que l’on a. Et c’est précisément ce dont souffre Madeleine, c’est-à-dire que Madeleine est victime d’une phobie d’impulsion dans la mesure où elle ressent terrible à l’évocation mentale de son désir soudain d’étouffer son enfant. Cette phobie d’impulsion ne fait pas d’elle une meurtrière mais plus quelqu’un qui, affectée de confusion mentale, transfert son mal-être, voir sa colère, sur une tierce personne.
Un tel acte en ce qui la concerne, Madeleine, étouffer son enfant, s’il devenait réalité, aurait pour effet ou conséquence de montrer à Madeleine qu’elle est une mauvaise personne puisqu’elle fait ou ferait du mal à l’être qu’elle chérit le plus, son enfant. La phobie d’impulsion n’est pas exclusivement dirigée vers les autres ou sur les autres, elle peut être axée sur la peur de se faire du mal à soi et dans tous les cas il est important de comprendre que la phobie d’impulsion est un désir très difficilement contrôlé qui renvoie à la personne qui en est affectée une image très dévalorisée, comme si l’intéressée chercher à se prouver par un passage à l’acte qu’elle ne vaut rien ni n’est acteur de bien pour personne, en bref qu’elle est un véritable danger public.

En cela, la phobie d’impulsion correspond à une angoisse permanente, d’ailleurs Madeleine m’explique qu’elle passe des nuits douloureuses, qui fait écho à ce que je vous disais tout à l’heure quand je la trouvais particulièrement fatiguée puisqu’elle souffre de troubles de l’endormissement, fait souvent des crises de paniques nocturnes, et il lui arrive même de passer des nuits blanches.
Et au cours de ces nuits, cette jeune femme n’a de cesse de se poser mille et une questions quant à la façon dont elle pourrait éviter le pire. De la même manière et dans les mêmes conditions, elle n’a de cesse de se poser la question de savoir comment elle en est arrivée là, comment et pourquoi elle est victime de cette phobie d’impulsion. Alors ce sont autant de questions sans réponses qui participent à donner un caractère obsessionnel à son problème. C’est ce jeu, au sens psychanalytique, si particulier des pensées obsessionnelles ou de ce que l’on appelle plus communément des ruminations.
Autant de questions qui restent sans réponses et qui participent à générer une angoisse permanente autant chez Madeleine que chez tous les patients qui sont venus me consulter pour un trouble phobique identique.


Alors cette personne a peur, en permanence, de passer à l’acte. Et comme je l’ai précédemment cru et expliqué, elle est dans une fragilité émotionnelle extrême. C’est donc lentement que nous allons essayer de détricoter les fils de sa phobie d’impulsion pour finir par découvrir et comprendre qu’elle n’est qu’un symptôme. Alors vous allez bien évidemment me poser la question de savoir de quel symptôme il s’agit.
Au fur et à mesure que nous progressons dans la thérapie, Madeleine et moi comprenons qu’elle est d’autant plus victime de troubles anxieux qu’elle vit au côté d’une personne perverse et narcissique. Et cette dernière n’a de cesse de la diminuer, de l’humilier, de toujours contester ses faits et gestes, de lui reprocher d’être une mauvaise mère.
Dans la même veine, sans son amour, Madeleine ne serait ni rien ni personne. Mais en bref, Madeleine n’existe que parce que l’amour d’un tiers s’exerce mais qu’il est bien le seul à suffisamment l’aimer pour supporter une femme si mauvaise, du moins au sens de Madeleine elle-même et le temps aidant, Madeleine s’est convaincue de tous ces mots qui lui sont reprochés. Elle est persuadée d’être une mauvaise femme, une mauvaise mère, une mauvaise compagne. Et pour s’en persuader plus encore, cette femme d’à peine 35 ans a fini par contracter cette phobie d’impulsion.
Rien de tel pour se sentir encore plus honteuse et coupable bien évidemment, et se convaincre pathologiquement qu’elle n’est décidément bonne à rien, et son pervers de compagnon a donc raison.

Alors nous nous emploierons Madeleine et moi à démêler cet écheveau, non sans mal puisqu’elle est aussi atteinte de dépression, elle est exsangue, elle dort mal, elle s’alimente peu, et elle n’envisage pas de pouvoir reprendre son autonomie, et c’est pourtant ce à quoi je l’encourage. Et c’est grâce à des exercices comportementaux très spécifiques, particuliers, que nous réussirons à la sortir l’ornière terrible dans laquelle elle se trouvait depuis des années.
Aujourd’hui, alors je n’ai pas revu Madeleine depuis des années, je sais qu’elle a quitté son compagnon, qu’elle a emménagé dans un nouvel appartement, obtenu la garde de son enfant, et j’ai même cru comprendre d’ailleurs qu’il y avait un nouvel homme dans sa vie, et que c’est sans hésitation qu’elle s’affirme à ses côtés. Donc Madeleine a repris sa vie en main et du coup angoisse et phobie d’impulsion ne sont plus que de lointains souvenirs.


Donc par rapport à Madeleine, comme par rapport à vous qui éventuellement souffrez de phobie d’impulsion, la question se pose donc de savoir comment soigner une phobie d’impulsion ou traiter ce type de phobie.
Il est une constante de la prise en charge de ce type de pathologie, c’est qu’il est totalement inutile de rationaliser autour du problème. Plus vous essayerez de vous convaincre que vous ne passerez pas à l’acte, plus vous aurez peur du contraire.
Alors notre culture veut voir, exige, que nous ayons des comportements rationnels à l’égard de ce type de phobie, un peu comme à propos de la phobie des oiseaux ou de la phobie des insectes. Eh bien, si cela fonctionnait, cela se saurait et vous ne seriez pas en train d’écouter ce podcast, et donc il convient d’utiliser des exercices issus du langage d’un tic et qui donne d’ailleurs d’excellents résultats. Alors ces exercices ne sont pas nécessairement, n’ont pas nécessairement de lien avec l’hypnose Ericksonienne, mais ils permettent de rentrer dans le problème, la phobie d’impulsion, plutôt que de la contourner.
Une telle technique favorise une régulation très rapide des émotions qui relèvent de la phobie d’impulsion, ou qui font ou donnent vie à la phobie d’impulsion.
Et de telles stratégies thérapeutiques reposent sur des paradoxes qui signifient que plutôt que de contrôler le problème, on aggrave le problème de façon délibérée pour qu’il se régule de lui-même. Cela intervient donc directement sur les émotions que le cerveau contrôle, de sorte à en accroître le rythme et l’intensité afin que le système nerveux central, votre cerveau, s’affole puis se régule par nécessité de retrouver l’équilibre.
Alors ça paraît complètement dingue, mais ça marche particulièrement bien.

Alors de telles méthodes que d’autres sont précisément celle que j’utilise tous les jours et que vous pouvez utiliser dans le cadre du programme Artus qui est un programme thérapeutique comportemental en ligne et qui va vous permettre de très très facilement et très rapidement, vous allez le constater, traiter votre problème de phobie d’impulsion.
Donc je vous invite d’ailleurs à ce propos à regarder la vidéo de présentation du programme Artus, vous aurez le lien pour regarder cette vidéo en description du présent podcast, et puis n’hésitez pas non plus à me poser toutes les questions que vous souhaitez, je me ferai un plaisir de vous répondre.

Merci de votre attention et merci de votre confiance et à très bientôt.
Au revoir.